La place des animaux dans la grande guerre
Aujourd'hui j'ai à nouveau rendez-vous avec le Challenge Première Guerre mondiale 2016 chez Vivrelivre sur un thème un peu particulier : ceux qui ont été conduits au front bien malgré eux, LES ANIMAUX.
Cet album fait suite à une chronique citoyenne dédiée au thème de la guerre où j'ai déjà présenté 4 magnifiques albums : 14-18 une minute de silence à nos arrières-grands-pères courageux, Dedieu, Seuil Jeunesse, 2014 L'ennemi, David Cali, Serge Bloch, Sarbacane, 2007 Les deux soldats, Michel Piquemal, Julien Billaudeau Rue du Monde, 2008 Le Baron bleu, Baum, Dedieu, Seuil Jeunesse, 2014
Les petites chroniques citoyennes - n°4 - On est bien chez laurette
Aujourd'hui, dans le cadre de mes petites chroniques citoyennes, j'attaque un autre sujet sensible mais parfois magnifiquement exploité dans les albums : LA GUERRE ! J'ai décidé de présenter 4 ...
http://casalaurette.over-blog.com/2016/02/les-petites-chroniques-citoyennes-n-4.html
Sylvestre s’en va-t-en-guerre, Stephane Henrich, Kaleidoscope, 2014
Paris du début du siècle. Sylvestre, pigeon voyageur à la retraite vit heureux entouré de Léon, l’homme qui l’a sauvé et la douce Célestine, une belle colombe.
Puis, un jour, arrive un avis de mobilisation générale … hommes, chevaux, mules, chiens et pigeons sont réquisitionnés.
Léon et son pigeon Sylvestre prennent le train pour rejoindre le front. Ils ne savent pas alors vraiment ce qui les attendent.
Au début, l'esprit est plutôt bon enfant, les hommes se distraient comme ils peuvent. Et puis, progressivement, l'atmosphère s'assombrit.
Par les yeux de Sylvestre, on découvre la vie dans les tranchées, la promiscuité, le manque d’intimité et d'hygiène, la famine, les contagions par les rats, les poux puis la boue, le froid, la fatigue...
Puis, après l'attente interminable, c'est le moment de sortir des tranchées, de partir au front. Plus d’abris, les hommes se précipitent vers la mort et tombent un à un comme des mouches.
Sylvestre est désorienté, il a peur. Il voit soudain Léon à terre ... Fidèle à son compagnon d'infortune, il va le sauver d’un funeste destin en allant chercher du secours.
Gravement blessé, Léon est rapatrié. Pour les deux compagnons la guerre est finie. Ils peuvent rentrer chez eux. Léon est amputé mais vivant, il reprend le cours de sa vie, et Sylvestre aussi. Il retrouve Célestine, la jolie colombe ... la paix incarnée.
Un bel album tant par ce lien de fidélité homme-animal très joliment décrit, que par de douces illustrations pastelles à l’aquarelle qui atténuent un peu la violence des scènes. Un album qui apporte un angle de vue un peu différent sur cette guerre et permettra une première approche auprès de plus jeunes.
Pour la petite histoire, et là réside aussi l'intérêt de cet album, les pigeons ont joué un rôle non négligeable dans cette guerre que les enfants d'aujourd'hui, élevés aux smartphones ne peuvent même pas soupçonner...
Eh oui, difficile à imaginer pour nos bambins mais ces braves pigeons étaient alors presque l'unique moyen de communication pour les hommes reclus dans leurs tranchées, coupés du monde, qui attendaient parfois de longues semaines (et certainement plus) qu'on leur transmette un ordre ou que l'on vienne les délivrer. Les pigeons ont donc été de précieux alliés dans les combats ainsi que de bons compagnons de route, comme nous le montre bien cet album.
Certains pigeons ont été médaillés de guerre au même titre que les soldats car ils ont joué un rôle de premier ordre sans même en avoir conscience. L’un des médaillés les plus connus se nommait VAILLANT (tiens tiens ... ça me rappelle un dessin animé ça !). Il fut le dernier de son unité à pouvoir porter un message au péril de sa vie pour sauver les soldats attaqués par les gaz dans la bataille de Verdun.