Les petites reines

Publié le par Laurette

Me voilà de retour, oui je sais j'ai déjà parlé de retour à plusieurs reprises après plus de 6 mois de présence plus qu'aléatoire sur la toile, mais voyez-vous, j'ai un peu de mal à retrouver un rythme de croisière et ce bel été ne m'incite pas à passer la moitié de mes journées sur l'ordinateur... Pourtant je lis, un peu moins que je ne le voudrais, certes, mais la qualité remplace habilement la quantité. La lecture du jour a patienté quelques mois sur le haut de ma pile avant que je ne daigne l'ouvrir ... un titre que nous avions en commun dans nos PAL respectives avec Blandine et que nous vous présentons aujourd'hui en lecture croisée.

Les petites reines, Clémentine Beauvais, Sarbacane, Avril 2015

Les petites reines, Clémentine Beauvais, Sarbacane, Avril 2015

Les blogueurs/blogueuses très au fait des sorties littéraires ne découvriront sans doute pas ce titre, tant il a été plébiscité, chroniqué, présenté, relayé, depuis sa sortie il y a un peu plus d'un an ... une avalanche de bonnes critiques et une pluie de prix en tous genres, amplement mérités à mon sens (tous les détails chez Clémentine Beauvais CLIC), dont le courtisé prix sorcière 2016, dans la catégorie roman ados (CLIC).

Cet article est donc plutôt destiné à celles et ceux qui comme moi ne suivent pas toujours l'actualité littéraire et aiment parfois se perde sur des sentiers non balisés, recroisant de temps à autres les grandes routes et leurs lots d'incontournables dont ce roman fait parti.

Nous voilà donc plongés dans un road trip décalé de 3 jeunes adolescentes de 12 à 16 ans, Hakima Astrid et Mireille, toutes trois primées au concours absurde et puéril de "boudins", de leur collège de Bourg-en-Bresse.

Les trois adolescentes qui ne se connaissaient pas, sont désormais liées par leur physique ingrat et se découvrent un autre point commun, le besoin viscéral de se rendre à Paris pour le 14 juillet, à la garden party de l'Elysée précisément. Chacune a ses raisons, Mireille veut y affronter son père biologique, Hakima, le général responsable du handicap de son grand frère, revenu de la guère amputé, et Astrid, elle, rêve de rencontrer Indochine, son groupe "refuge", qui s'y produira pour l'occasion.

Pour relever ce pari un peu fou, elles décident de tourner la situation en dérision, de se rendre à Paris à vélo et vendre sur la route ... des boudins ! Une traversée clairement inédite qui attire bien vite médias et amateurs de réseaux sociaux.

Humour décapant, situations burlesques, textes décomplexés, fantaisie et fraîcheur au programme de ce road trip, raconté par la truculente Mireille Laplanche, son franc parlé et son immense capacité d'autodérision.

Et, en toile de fond, l'adolescence et la délicate question de l'estime de soi et tous ses corollaires, image de soi, confiance en soi, dépassement de soi, acceptation de soi, regard de l'autre et toute cette violence dont les ados usent parfois sans limites ...

J'ai été littéralement happée par cette lecture décapante, traversée de simplicité, de sincérité, de sensibilité, de partages, d'humanité, et ces trois bouts de bonnes femmes qui ont su forcer mon respect et mon admiration, moi qui aurait très bien pu être, à la même période de ma vie, primée à un tel concours...Puisse ce roman inspirer quelques jeunes filles malmenées par la vie ou par quelques imbéciles boutonneux, avides de succès faciles mais heureusement bien éphémères !!!

Je rejoins enfin pleinement la brève chronique de Sarbacane, (à lire par ici CLIC):

- L’auteure ose avec brio la COMÉDIE : un régal d’humour et de tendresse - joyeux, turbulent, profondément humain.

- Sur leurs vélos, on découvre ces 3 héroïnes espiègles, émouvantes, drôles, pleines d’auto-dérision… vous allez les adorer !

- À travers ce road-trip rocambolesque, une belle charge féministe contre une société obsédée par l’image. Et une ode à la vie, la vraie !

Il me reste à vous livrer un petit extrait et là n'est pas le plus facile tant l'intégralité du roman est croustillant, je choisi donc un passage petit par sa taille mais grand par son propos, à méditer :

-Je ne comprends pas pourquoi vous vous entêtez à revendiquer ce nom de Boudins ! s'offusque Maman. C'est un mot horrible.

- On le rendra beau, tu vas voir. Ou au pire, on le rendra puissant.
( Rubrique truc et astuces de la vie, par Tata Mireille : prends les insultes qu'on te jette et fabrique-toi des chapeaux avec.)

Si vous voulez d'autres extraits, vous pouvez en lire sur Booknode CLIC

Et, le mieux reste encore l'extrait lu par Clémentine en personne CLIC

A noter enfin, que ce roman est dans la sélection 3ème/Lycée du prix des Incos 2016/2017 CLIC, on peut donc lui souhaiter bonne chance même si je pense qu'il est en pole position !

Un roman lu dans le cadre du Challenge des Incos 2016/2017 chez Un petit bout de Bib(liothèque) CLIC.

Retrouvez maintenant la chronique de Blandine, sur son blog Vivrelivre par ici CLIC

Sur ce, moi je reprends le cours de mon bullage saisonnier, je reviens dans une quinzaine de jours par ici tenter de rattraper un peu mon retard :-). Très belles vacances à tous les aoûtiens et C.O.U.R.A.G.E à tous les autres ... sourriez, l'été revient dans un an tout pile ;-)

Laurette

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B
Un roman apprécié chez toutes les deux :-) Difficile de ne pas l'aimer en même temps car Clémentine Beauvais sait y faire. J'ai juste une réserve que Pépita a bien exprimée (même si moi j'ai aimé le livre, à son inverse): si le livre est bon, le propos louable, je crains qu'il n'occulte des livres plus profonds avec lesquels il concourt pour le Prix des Incos, un peu comme nos étoiles contraires (l'as-tu lu?), il y a deux ans.<br /> Bises
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B
Non certes pas. Et c'est aussi pour cela qu'il reste un Prix d'enfants (même si là grands) plutôt que d'adultes. Sans compter qu'il y a l'aspect plaisant de l'acte de lecture, car si ne devait y avoir que l'aspect dureté, ce serait plombant et déprimant.<br /> Et c'est bien là que réside toute l'ambiguïté et la différence d'âge et de perception.<br /> Voici mon article sur "nos étoiles contraires", que j'avais apprécié aussi (mais à y songer, moins que Les petites reines): http://vivrelivre19.over-blog.com/2014/12/nos-etoiles-contraires-john-green-des-14-ans.html
L
Oui, tu as peut-être raison, je n'ai pas lu nos étoiles contraires, et ne connais même pas le sujet, mais celui des petites reines, en tout cas abordé sous cet angle reste léger. Je ne sais pas si le prix des Incos doit ne récompenser que la "lourdeur" du sujet ?