"Les balades artistiques" ... avec Hokusai

Publié le par Laurette

En ce moment dans la casa, on se lance dans la grande aventure des arts ... et j'ai découvert pour nous accompagner, la collection Pont des arts, crée en partenariat entre l’Élan vert et le SCEREN (devenu CANOPE, le réseau de création et d’accompagnement pédagogique, placé sous la tutelle du ministère de l’Éducation Nationale).

Je trouve cette collection idéale pour une entrée en douceur dans le monde des arts, adaptée aux enfants dés le CP au travers d'une histoire illustrée qui met en valeur un artiste et une œuvre librement interprétée par un couple auteur/illustrateur.

Le style graphique et conservé mais une belle liberté d'adaptation s'exprime tant par le texte que les images pour offrir des prolongements artistiques intéressants, et qui laisse toute latitude aux enfants pour imaginer ou créer à leur tour à partir d'autres œuvres.

Toute la collection est à découvrir ici, sur le site dédié CLIC. A noter qu'un dossier pédagogique complet de chaque album est téléchargeable sur ce site.

J'ai démarré la collection par une très belle œuvre, l'estampe de Katsushika Hokusai, La grande vague de Kanagawa, 1831.

Challenge "Je lis aussi des albums" - lecture 90/100 - très bel album -

La grande vague, d'après Hokusai, Véronique Massenot, Bruno Pilorget, L'Elan Vert, collection Pont des arts, 2010.

"Les balades artistiques" ... avec Hokusai

"Aki et Taro n'avaient pas d'enfants. L'été de leur vie finissait, sans fruits ni fleurs à cueillir au jardin".

Mais, "un jour d'hiver et de grand vent", Aki parti avec d'autres hommes en mer pour pêcher et rapporter de quoi manger à la famille.

"Les balades artistiques" ... avec Hokusai

C'est là, au milieu de la tempête, alors que d'immenses vagues les menaçaient que le miracle eu lieu ...

"Soudain, tandis qu'ils s'apprêtaient à jeter leurs filets, une vague immense se dressa devant eux : plus qu'un mur d'eau, plus qu'une forteresse de mer, il leur sembla voir une créature géante, gueule béante ourlée d'écume prête à les avaler tous -pêcheurs barques et filets - tout cru !"

Quand la mer enfin se calma, Aki découvrit, le cœur battant, un enfant au creux de ses bras ... "l'enfant rêvé, tant espéré, si longtemps attendu ... était enfin venu."

"Les balades artistiques" ... avec Hokusai

Mais le temps passa et Noaki, l'enfant adoptif, ne grandissait pas. Ses parents s'inquiétaient mais avaient depuis toujours appris la patience et savaient se contenter de bonheur d'être parents, aussi petit soit leur enfant.

"Les balades artistiques" ... avec Hokusai

Noaki, quant à lui se posait beaucoup de questions sur la vie, sur sa naissance et ses origines.

" Il allait souvent s’asseoir sur le tronc d’un vieil arbre, penché au dessus de la mer. L’œil vague, il laissait flotter ses pensées, de-ci, de-là, au gré de la houle et de la marée. Alors, comme une armée de cent, de mille, de cent mille pêcheurs, celles-ci lançaient à l’eau leurs filets de questions…"

Perché sur son arbre, en pleine réfléxion, un jour, il fut entrainé au fond de l'eau par un poisson d'argent qui lui promis de lui apporter les réponses à ses questions.

Et c'est là, en touchant presque le fond de l'océan que Noaki compris pour la première fois, en affrontant ses peurs, que ce qu'il cherchait était juste devant ses yeux depuis le premier jour.

"Les balades artistiques" ... avec Hokusai

Une histoire simple et juste en forme de conte initiatique, une quête d'identité pour aborder la question délicate mais essentielle de l'adoption et des origines souvent recherchées par les enfants. Un album pour s'autoriser à aimer d'autres parents, tourner une page et vivre tout simplement. Un très beau travail graphique également qui reste fidèle à la culture asiatique et à l'estampe d'Hokusai que l'on découvre en dernière page. Et un texte plein de finesse et de poésie, avec quelques très belles tournures de phrases emplies de métaphores et de messages à lire entre les lignes.

Et un album pour en apprendre d'avantage sur la culture asiatique et le travail magnifique d'un artiste, rempli de symboles à décortiquer, si on le souhaite.

Pour commencer il faut évoquer la question de la mer, partout présente au Japon. En dernière page, on nous explique qu'Hokusai aimait la peindre car dans la culture Japonaise l'eau est considéré comme un élément majeur, source de vie. Elle est un élément féminin, ici la mère, qui, en s'associant à la Terre, élément masculin, ici le père, représenté par le Mont Fuji, donne naissance au monde des hommes.

"Les balades artistiques" ... avec Hokusai

Il y a aussi ce poisson argenté, une carpe, très présente dans la culture japonaise et particulièrement dans cette fête traditionnelle Koï Nobori (littéralement "carpe drapeau") ou fête des enfants (Kodomo no hi), célébrée chaque année le 5 mai. Un jour où l'on fait flotter au vent des poissons de tissus multicolores qui symbolisent l'élan vital dont doit faire preuve l'enfant pour devenir un adulte courageux. Une fête à rapprocher d'une légende asiatique qui raconte l'histoire d'une petite carpe méritante qui a force de courage accède au ciel, demeure des dieux, en se transformant en dragon, un animal vénéré en Asie, symbole de puissance. Cette fête célèbre alors une transformation, chaque parent espérant que son enfant passe du stade de de la petite carpe fragile à celui du puissant dragon.

PETIT PLUS BRICO : un petit lien pour fêter les enfants aussi chez vous et fabriquer les carpes volantes, une pour chaque enfant chez Nem Graphisme.

Il y a encore la présence de cet enfant adopté comme le fut Hokusai, orphelin à l'âge de 3 ans, qui fut recueilli par son oncle, alors fabricant de miroirs pour la cour.

Vous découvrirez ces explications en fin d'albums à hauteur d'enfant, et d'autres encore pour compléter dans le livret pédagogique ou dans l'interview de l'auteur et de l'illustrateur, ... qu'est-ce qu'une estampe, pourquoi Hokusai, et cette estampe en particulier, a t-il été si célèbre et l'est encore aujourd'hui ?

Hokusai était considéré comme un bourreau de travail et un excentrique, ainsi se surnommait-il lui même "le fou de peinture".

On trouve aussi foule de détails sur sa vie entre autre dans le dossier pédagogique édité par le Grand Palais pour l'exposition des 500 œuvres fin 2014, début 2015 à découvrir par là CLIC.

On peut y lire, qu'il était tellement habité par son art qu'il ne peignait pas pour vivre mais vivait pour peindre.

Depuis l'âge de six ans, j'avais la manie de dessiner les formes des objets...mais je suis mécontent de ce que j'ai fait avant l'âge de soixante-dix ans...à quatre-vingt-dix ans j'arriverais au fond des choses ... et à l'âge de cent dix, soit un point, soit une ligne, tout sera vivant.

Hokusai, postface des Cent vues du mont Fuji in Louis Gonse L’art japonais vol 1, ch. ix p. 286

Cette grande vague fait partie d'une série d'Estampes réalisées par Hokusai entre 1831 et 1833, appelée Trente six vues du Mont Fuji. Sur chacune des estampes cette Montagne sacrée du Japon, est effectivement représentée par tous les temps et sous tous les angles.

Voici quelques unes des estampes de la série, toutes aussi belles et puissantes les unes que les autres...

 

 

 

   

Trouvez enfin d'autres références de livres sur les liens ci-dessous :

Une belle découverte qui a beaucoup plus à ma fille de 7 ans et qui ouvre sans doute la voix à une nouvelle collection de beaux livres. Je reviens d'ailleurs la semaine prochaine avec .... MIRO !

Bon début de semaine à toutes et tous.

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B
Merci pour le partage ;-)<br /> Ton article me donne très envie de découvrir cette collection! et j'ai hâte de lire celui sur Miro, artiste que j'aime beaucoup!<br /> Bises.
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